Tourisme vert "Bienvenue à la ferme", en pleine expansion
Conjuguer au quotidien le travail d'une exploitation agricole classique et des activités d'accueil, de vente ou de services sur la ferme: c'est le principe du réseau "Bienvenue à la ferme", un tourisme vert en pleine expansion qui fourmille d'idées.
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Le réseau, qui représente 35% du tourisme vert, est passé de 4.200 adhérents en 2004 à 5.700 en 2006, soit près de 1% des 600.000 exploitations françaises. "Nous avons une marge de progression importante. Nous voulons maintenir ce taux (+ 35%) sur les deux années à venir", a assuré son président, l'Aveyronnais Jean Laurens, lors de son deuxième congrès national cette semaine à Saint-Brieuc. "Bienvenue à la ferme" est né en 1988 à l'initiative des chambres d'agriculture.
Le réseau "s'est d'abord développé dans le sud où les exploitants ont été amenés plus tôt qu'ailleurs à rechercher des diversifications", souligne M. Laurens. Il s'agissait tout à la fois de valoriser les productions de la ferme, de préserver un patrimoine bâti souvent de qualité, comme de maintenir des emplois, voire d'en créer de nouveaux. Depuis, les offres n'ont cessé de se diversifier, du camping à la ferme des débuts aux cabanes dans les arbres en passant par les gîtes, des parcs de loisirs aux fermes pédagogiques, des activités autour du bien-être aux anniversaires pour enfants ou casse-croûte pour randonneurs.
"Ce type d'activité fait vivre un territoire, crée des dynamiques locales, assure le maintien des services", affirme M. Laurens, prenant son propre exemple. "Ma ferme se situe dans un hameau isolé, à 800 mètres d'altitude. J'ai 4 chambres d'hôtes mais je n'assure pas les repas: je fais travailler tous les restaurants alentour, sans parler des autres commerces!". Pour le réseau, le tourisme vert correspond à une "attente sociétale": "on constate un intérêt grandissant des consommateurs. Ce qui n'était qu'une tendance est devenu une certitude. C'est une véritable révolution culturelle et agricole", considère Régis Bessonnet, responsable de la commission "produits de la ferme".
Mais pour capter cette clientèle sollicitée par une offre touristique devenue pléthorique, jusqu'où faut-il aller? Le débat a été vif à Saint-Brieuc entre les partisans de l'accueil sur la ferme telle qu'elle serait sans ces hôtes de passage et les tenants d'une forme de mise en scène destinée à satisfaire la quête de "paradis perdu" du touriste, selon l'expression de la géographe Sylvie Brunel. "L'authenticité, c'est quelque chose qui se crée.
Le touriste cherche un univers un peu régressif. Il veut le retour au passé, mais un passé parfait (...) Les agriculteurs sont bien placés pour apporter cette authenticité", a-t-elle fait valoir. "Il faut arrêter de parler de l'agriculture d'avant. Nous ne sommes pas des Indiens (...) Il faut rester nous-mêmes", lui a rétorqué un adhérent du Midi.
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